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Jizô - Des voyages en bande dessinée
30 octobre 2011

Chroniques de la nécropole - Golo et Dibou - Futuropolis

necropole

 

 

Golo & Dibou, Chroniques de la nécropole, Futuropolis, 2011

Gournah était un petit village égyptien en face de Louxor, sur la rive gauche du Nil, aux pieds des vallées des Rois, des Reines et des Artisans, non loin du Ramesseum et du temple d'Hatshepsout, gardé par les colosses de Memnon. Une situation de rêve ! Cependant, cette situation est justement la première des raisons du malheur qui va lui tomber dessus. En effet, ses maisons aux parois décorées de motifs champêtres, animaliers ou mythologiques sont bâties sur les vestiges des habitations des artisans qui ont travaillé il y a des milliers d'années sur les monuments alentour. On comprend alors que ce site provoque depuis longtemps la convoitise des archéologues. Et, pour couronner le tout, les habitants de Gournah sont pauvres et beaucoup d'entre eux considèrent uniquement la proximité des sites pharaoniques comme une opportunité de quémander un dollar ou deux aux nombreux touristes de passage. Le village est donc voué à disparaître.

Dans cette bande dessinée, Golo et Dibou, sa compagne, racontent la vie de Gournah avant sa destruction. Ils plongent le lecteur dans l'existence de quelques Egyptiens de la haute vallée du Nil. Ils racontent leur vie difficile qui ressemble à celle de leurs ancêtres : ils cultivent des lopins de terre ou bien subsistent d'un artisanat qu'ils essaient de vendre tant bien que mal aux touristes apathiques. Mais ils racontent aussi les visites des monuments égyptiens en dehors des sentiers battus, la douceur de l'existence loin du tumulte des grandes villes mondiales, au bord paisible du Nil, à l'ombre des palmeraies, ainsi que les rencontres avec des personnages hauts en couleurs qui les accueillent comme des membres de la famille, parce que, eux, cherchent à les comprendre.

En opposition à la mort annoncée du village, Golo et Dibou désirent aider les Gournawis à se développer et principalement les nombreux enfants, qui sont souvent déscolarisés et dont la principale tâche est d'aider leur famille. En mettant son réseau parisien à contribution, Dibou décide de vendre de petites poupées fabriquées par les enfants ainsi que les tissus de Nagada (un "village de tisserands depuis l'Antiquité") à Paris, puis de créer ses propres vêtements. Evidemment, ce n'est pas une véritable partie de plaisir. Il n'est jamais facile de modifier les traditions ancestrales des adultes. Les enfants, au contraire, sont très réceptifs. Cela donne de la force à Dibou pour poursuivre son action.

Mais, on l'imagine bien, cela n'a aucun influence sur la décision des autorités égyptiennes. Le village est finalement détruit et ses habitants déplacés à quelques kilomètres, dans des maisons en béton qui ne sont pas adaptées au rude climat de la région. Cela s'accompagne par ailleurs de grands travaux de mise en valeur des monuments antiques au détriment des cultures déjà maigres.

Les chroniques de la nécropole ou comment se sentir indésirable dans son propre pays...

Ce que j'aime :

- Le mélange de bande dessinée, de photos et de documents divers qui donne au récit un côté carnet de voyage.

- La vision de l'intérieur de la vie des Egyptiens que l'on ne voit pas quand on est touriste.

Ce que j'aime moins :

- Le dessin un peu naïf (mais l'attrait du récit permet de passer au-delà).

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