Tokyoland - Benjamin Reiss - 12 Bis

Benjamin Reiss - Tokyoland, Les Aventures d'un Français au Japon, 12 Bis, 2009

En 2046, un vieil auteur de bandes dessinées est invité au Japon pour une conférence sur la BD et le manga. Il se rappelle alors son premier séjour au pays du soleil levant. Un voyage qu'il a effectué en 2002, après ses études. C'est pour lui le moment idéal pour partir : il n'a pas de boulot, sa relation avec Julie périclite et surtout, il a une envie furieuse d'aller au Japon. L'élément déclencheur est la liaison qu'il a avec Kayoko, une étudiante japonaise venue pour un an à Lyon et qu'il rencontre dans une soirée.

Au début de son séjour japonais, il essaie de rejoindre cette dernière, mais, elle reste introuvable. Elle semble lui avoir donner un faux numéro de téléphone et une fausse adresse. Voilà notre bonhomme obligé de se débrouiller tout seul dans la ville tentaculaire. Après plusieurs semaines de recherches infructueuses, il est embauché pour un job de rêve : il doit s'occuper de lycéens français (le matin et le soir seulement, libre les week-ends et les vacances scolaires, avec appartement de fonction). En attendant le début de ses fonctions, il se fait engagé par un mangaka (un auteur de mangas).

Quand arrive la rentrée scolaire, il s’attelle aux tâches qui lui incombent : amener les lycéens au resto, subir leur discussions, réveiller les retardataires le matin, veiller à ce que personne ne monte dans les chambres. Enfin, il mène une vie peu intéressante avec les expatriés.

Et c'est bien là le problème de ce récit. On ne se sent pas emporté à Tokyo. Ou alors dans le Tokyo des expatriés. Qui est une sorte de reproduction du mode de vie français à l'autre bout du monde. Il va même en boîte de nuit avec deux beaux-gosses-de-riches. Mais, de choc culturel, il n'est que très peu question. Un des rares points que Reiss aborde sont les scarifications que son héros aperçoit sur les bras de plusieurs personnes dans le métro, nous expliquant, sans qu'on sache si c'est vrai, que ce sont des blessures que ces personnes s'infligent avec un cutter ou une cigarette. Et quand, après que sa copine a décliné son invitation de venir le rejoindre, il se décide à "vivre tout ce qu'il pouvait", il élude cette partie de son séjour en deux cases. Alors que c'est certainement à ce moment-là qu'il a réellement vécu dans la culture japonaise.

Ce que j'aime :

- Ce qu'on arrive à voir de Tokyo.

- Les petites extrapolations que Reiss se permet (comme cette divagation sur la jeunesse d'un de ses collègues chez le mangaka), malheureusement trop rares.

Ca parle quand même du Japon, pays fascinant, s’il en est.

Ce que je n'aime pas trop :

- Le dessin (trop) lisse. Il se veut inspiré des mangas, mais, il n'a pas leur vitalité.

- La raison pour laquelle, le récit commence et finit en 2046. Je ne trouve aucune bonne raison qui peut expliquer l'intérêt de faire un tel flash-back. Cela créer une mise à distance qui n'était absolument pas nécessaire.

- La narration au passé simple (que le flash-back impose) qui alourdit beaucoup trop le récit.

Pour en savoir plus : http://tokyoland-bd.blogspot.com/