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Jizô - Des voyages en bande dessinée
22 septembre 2011

Kaboul disco, tome 1 et 2 - Nicolas Wild - La Boîte à bulles

kaboul disco 1kaboul disco 2

 

 

Nicolas Wild, Kaboul disco, tome 1 "Comment je ne me suis pas fait kidnapper en Afghanistan", La Boîte à bulles, collection Contre coeur, 2007

Nicolas Wild, Kaboul disco, tome 2 "Comment je ne suis pas devenu opiomane en Afghanistan", La Boîte à bulles, collection Contre coeur, 2008


Février 2005, Nicolas Wild part pour Kaboul en tant qu'illustrateur chez Zendagui Média et Communication. Cette boite a été "créée à Kaboul par des Français, qui s’occupe de campagnes de communication civique et sociale dans tout le pays, pour l’éducation des enfants, contre le danger des mines, la prévention de l’opium..."* Le premier tome raconte ses quatre premiers mois dans la capitale. Et le tome 2, les 12 mois suivants (après un passage en France de trois semaines).

Devant travailler pour Zendagui, dans un pays en guerre, les visites du pays sont très rares. C'est à peine si Wild peut se promener dans les rues de la capitale. Il s'échappe tout de même de Kaboul pour se rendre à Bamyian (le lieu ou se trouvaient les fameux bouddhas géants détruits par les Talibans), Hérat, Jalalabad et Kapissa. Ainsi, la plupart des pages de ces deux tomes racontent plutôt l'ambiance dans les bureaux de Zendagui. On y rencontre les salariés de l'organisation, des personnes plus ou moins attanchantes qui tentent tant bien que mal de faire face à la situation dans le pays. Pour cela, ils ont d'ailleurs La Joie de vivre à leur disposition, un restaurant français pour expatriés où l'on peut manger un civet de biche aux airelles arrosé d'un Pouilly Fuissé (ce qu'un des collègues trouve "honteux", "quand tu penses que la plupart des Afghans ne mangent pas à leur faim").

Pourtant, ce qui fait l'intérêt de ces deux ouvrages c'est justement l'habile balance entre la vision (forcément partielle) que l'auteur a de la vie quotidienne des Afghans à Kaboul (jusqu'à celle des hommes engagés dans l'Armée nationale afghane, sous contrôle des Américains) et les petites bisbilles entre les salariés de Zendagui. Et, si la première n'est pas très réjouissante, elle est contrebalancée par l'humour qui émane des secondes. Par ailleurs, le coup de maître de Wild est de finir chacun des tomes par une situation critique pour eux tous. Ce sont deux moments où la vie afghane déborde par delà les murs de leur guesthouse ou de leur bureau. Dans le premier tome, c'est l'enlèvement de Clementina Cantoni, employée de l'ONG Care, qui les oblige à passer au niveau de sécurité 2 ("C'est pas top la situation dans le pays. Je ferais mieux de rester à la maison et d'envoyer le garde acheter des clopes"). Et dans le tome 2, c'est la journée du 29 mai 2006 où, suite à un accrochage avec les Américains, la population locale s'en prend aux organisations étrangères. Commence alors une fuite à corps perdu assez palpitante pour échapper à la colère des Afghans jusqu'à l'ambassade française puis la base de l'OTAN au Kabul International Airport. Néanmoins, ce ne sont pas les évènements de cette journée qui pèsent sur la décision de Nicolas Wild de rentrer définitivement en France, c'est son travail au sein de Zendagui. Comme il le dit lui-même à son patron : "J'aime plus mon métier. Cette campagne contre l'opium est une grosse plaisanterie et je pense que ce pays est foutu...". Ce constat d'échec est très fort mais il est heureusement contrebalancé lui-aussi par les bonus qui concluent les deux tomes et qui permettent aux lecteurs de voir une partie des visuels sur lesquels Nicolas wild a travaillé en Afghanistan.

Ce que j'aime :

- L'humour de Nicola Wild qui, comme je l'ai dit, contrebalance les situations assez tragiques de l'Afghanistan.

- Les éléments didactiques qui sont glissés par-ci par-là (comme, par exemple, l'explication de l'histoire du pays au XXe siècle en quatre pages, au début du tome 1 et encore quatre pages aux milieu du tome 2).

- La facilité avec laquelle l'auteur nous fait rentrer dans la vie quotidienne de Zendagui et de Kaboul (forcément partielle).

Ce que je n'aime pas :

- Rien

 

* Extrait de l'interview donnée au site auracan.com en novembre 2008.

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